Donner une signature visuelle forte à vos vidéos : LOG
Quand on parle d’identité visuelle en vidéo, la colorimétrie est souvent l’élément le plus sous-estimé. Pourtant, c’est elle qui donne le ton, l’émotion, la cohérence. Et pour vraiment maîtriser cette partie, tout commence dès le tournage. Voici pourquoi je filme en LOG, comment j’ai travaillé l’image pour Cornic-Novamer, et pourquoi s’entourer d’un vidéaste pro change la donne.
Dans cet article, je vous explique :
Ce qu’est le format LOG et pourquoi il permet de tirer le meilleur de l’image,
Comment j’ai travaillé la colorimétrie d’une vidéo pour Cornic-Novamer, spécialiste du surgelé,
Pourquoi faire appel à un vidéaste professionnel change tout, bien au-delà de la simple captation.
Que vous soyez curieux du process ou en réflexion sur votre propre communication vidéo, cette plongée dans les coulisses vous donnera des clés pour comprendre ce qui fait la différence entre une vidéo standard… et une vidéo impactante.
1. Qu’est-ce que le format LOG et pourquoi filmer en LOG ?
Le format LOG (pour logarithmique) est un profil d’image utilisé par les vidéastes professionnels lors du tournage. Contrairement aux profils standard qui produisent une image directement “belle” à l’écran, le LOG donne une image très plate : peu de contraste, peu de saturation, une sorte de voile grisâtre sur toute la scène.
Alors pourquoi s’embêter avec ça ? Parce que le LOG, c’est de la matière brute. C’est un fichier vidéo qui contient beaucoup plus d’informations que les profils classiques. Il permet de capturer une grande plage dynamique — c’est-à-dire plus de détails dans les hautes lumières (ciels, reflets, surfaces claires) et dans les ombres (zones sombres, visages peu éclairés, coins d’une pièce…).
L’utilité du LOG
Flexibilité maximale en postproduction : tu peux corriger les couleurs, ajuster les contrastes, styliser l’image sans la dégrader.
Préservation des détails : là où un profil standard écraserait les noirs ou cramerait les blancs, le LOG te donne une marge de manœuvre bien plus large.
Création d’une vraie signature visuelle : parce que tu repars de zéro, tu peux vraiment sculpter ton image pour lui donner un ton unique, en cohérence avec ton message ou ton univers de marque.
Mais attention : le LOG, ce n’est pas pour les amateurs
Filmer en LOG, c’est un choix technique exigeant :
L’image est difficile à exploiter telle quelle : il faut obligatoirement passer par une phase d’étalonnage en postproduction. Si tu diffuses le fichier brut, il paraît terne, fade, non professionnel.
Il faut savoir exposer correctement : comme l’image paraît plate sur le moniteur, il faut s’appuyer sur des outils comme les zébras, l’histogramme ou des moniteurs externes pour bien gérer la lumière.
Le traitement en post nécessite des compétences solides : colorimétrie, LUTs, conversion REC709, courbes de contraste… ce n’est pas juste une question de “mettre un filtre”.
En résumé : le LOG, c’est puissant, mais ça demande de la technique et de l’expérience. C’est un outil pro, pour un rendu pro.
2. Étude de cas : colorimétrie et ambiance pour Cornic-Novamer
Cornic-Novamer est une entreprise spécialisée dans la surgélation des produits de la mer. Leur savoir-faire repose sur une rigueur scientifique, un respect strict de la chaîne du froid, et une traçabilité sans faille. Le défi de cette vidéo : traduire visuellement cet univers technique, propre, contrôlé — sans tomber dans le cliché ou l’image clinique.
L’objectif n’était pas de faire rêver ou d’émouvoir, mais de rassurer et d’inspirer confiance. Il fallait montrer un environnement froid, maîtrisé, précis, tout en gardant une image lisible, élégante, professionnelle.
Pour atteindre ce résultat, j’ai travaillé en trois étapes clés :
1️⃣ Du LOG au REC 709 : poser une base neutre et exploitable
On commence par convertir les rushs tournés en LOG vers le standard REC 709. C’est un espace colorimétrique plus contrasté et plus saturé, utilisé pour la diffusion vidéo (YouTube, TV, plateformes, etc.).
Cette étape permet d’avoir une image « normale », plus agréable à l’œil, qui va servir de base de travail. Mais ce n’est pas encore notre rendu final, juste une version intermédiaire, neutre mais équilibrée.
2️⃣ Équilibrage colorimétrique : affiner les contrastes et les teintes
À partir du REC 709, je corrige manuellement :
Les contrastes : j’augmente légèrement la différence entre les noirs et les blancs pour donner du relief à l’image.
La balance des blancs : je tends subtilement vers des tons froids (bleus doux, gris bleutés), pour évoquer le froid industriel sans agresser l’œil.
Les saturations : je garde les couleurs naturelles, mais désaturées juste ce qu’il faut pour éviter tout effet “publicité”.
Le but ici est d’installer une ambiance sérieuse, maîtrisée, tout en gardant de la clarté.
3️⃣ Création du look final : donner une signature visuelle
Dernière étape : on applique un look spécifique. Il ne s’agit pas d’un filtre standard, mais d’un style conçu pour ce projet.
Ton froid, mais pas glacial : le bleu domine légèrement, mais les visages restent naturels, les détails des produits bien visibles.
Contrôle scientifique : rien ne déborde, tout est net, propre, mesuré. On doit ressentir la rigueur des process industriels de Cornic-Novamer avec une colorimétrie respirant le scientifique.
Uniformité entre les plans : tout au long de la vidéo, les couleurs restent cohérentes. Cela renforce la sensation d’organisation et de sérieux.
Résultat : une vidéo qui parle sans mots. L’image transmet le message — ici, la fiabilité, la précision, la maîtrise du froid. Pas besoin de surjouer : la colorimétrie fait le travail en arrière-plan.
3. Pourquoi travailler avec un vidéaste pro ?
Aujourd’hui, n’importe qui peut filmer avec un smartphone ou un appareil photo. Mais faire une vidéo qui porte un vrai message, qui respecte l’identité de votre entreprise, et qui a une cohérence visuelle du début à la fin, c’est une autre histoire.
Un vidéaste pro, ce n’est pas juste quelqu’un qui appuie sur “rec”. C’est un artisan de l’image qui construit une vidéo avec méthode, intention et exigence. Voici comment ça se passe concrètement :
Le processus de création d’une vidéo maîtrisée
Brief créatif
On commence toujours par une discussion : qui est l’entreprise ? Quel message veut-elle faire passer ? À qui s’adresse-t-on ? Quelle ambiance visuelle va soutenir ce discours ?
👉 C’est à cette étape qu’on commence à penser la direction artistique.
Storyboard / intention de tournage
Avant même de sortir une caméra, on pense en images. Quels plans ? Quelle lumière ? Quelle durée ? Est-ce qu’on filme en studio, en lumière naturelle ? Et surtout :
👉 Est-ce qu’on tourne en LOG ou pas ? Si on vise une vidéo avec une vraie signature visuelle, alors oui. Si c’est un reportage brut, sur le vif, le LOG n’est pas toujours nécessaire.
Tournage
Tout est calé à l’avance. Lumière, cadrage, mouvements. Le pro optimise le tournage pour gagner du temps, éviter les erreurs et préparer le terrain pour l’étalonnage (si tourné en LOG).
Postproduction
Là où tout prend forme : montage, sound design, étalonnage. L’image est sculptée plan par plan pour coller à l’intention de départ.
👉 Le LOG entre ici en jeu si on veut une vidéo au look spécifique, avec une colorimétrie maîtrisée.
Réfléchir à l’identité visuelle d’une entreprise
Chaque entreprise a une histoire, une culture, une ambiance. Et la vidéo est l’un des rares supports capables de transmettre tout ça en quelques secondes.
Un vidéaste pro ne se contente pas de filmer ce qu’il voit. Il traduit visuellement une identité. Il sait si votre marque a besoin de chaleur ou de neutralité, de couleurs vives ou d’un rendu plus institutionnel. Il ajuste le ton, le rythme, la lumière en fonction de ce que vous êtes et de ce que vous voulez faire ressentir.
En résumé :
Travailler avec un pro, c’est avoir une vidéo qui vous ressemble, pas juste un enchaînement d’images bien cadrées. C’est une démarche créative et stratégique, au service de votre communication.